et cartes géographiques<< L'Afrique du Sud - un univers dans un seul pays>> : il serait difficile de trouver formule plus pertinente que celle de l'office du tourisme sud-africain pour décrire les espaces naturels de ce pays : le plateau intérieur s'élève presque sans transition à mille sept cents mètres au-dessus du niveau de la mer et atteint son point culminant, à plus de trois mille mètres, dans la chaîne montagneuse du Drakensberg. Dans le socle de l'Afrique, on peut déchiffrer pratiquement toute l'histoire de la terre. Certaines roches de plus de six milliards d'années remontent aux origines de la terre, aux temps archéens ; d'autres présentent des caractéristiques témoignant d'une ère glaciaire dans tout l'hémisphère austral il y a environ trois cents millions d'années. Les couches les plus récentes, telles que les dunes cotières, sont encore en cours de formation. Au point de vue géographique, l'Afrique du Sud se compose d'un haut plateau bordé d'un escarpement montagneux, de plaines littorales à la périphérie du haut plateau et des chaînons montagneux de la région du Cap. La rencontre de masses d'air de nature et de températures différentes - humide et chaud d'origine équatoriale, froid et humide venant du sud, océanique oriental chargé de pluie, et brûlant et sec, dans l'intérieur du pays et sur la face occidentale du pays - engendre un climat doux et ensoleillé, entrecoupé d'averses à la saison des pluies.
La végétation s'est adaptée aux diverses conditions climatiques : on trouve des savanes tropicales dans le nord du Transvaal et sur la côte du Natal au climat tropical chaud, des steppes herbeuses dans le haut Veld du Transvaal et dans l'état libre d'Orange, qui sont des zones subtropicales au climat tempéré avec des hivers froids ; dans les étendues semi-désertiques ou désertiques du Karoo, du Kalahari et du Namib, les étés sont torrides et les hivers frais. La flore du sud-ouest de la province du Cap est unique au monde : c'est ici que poussent les arbustes du fynbos, végétation proche du maquis méditerranéen, mais composée d'un nombre bien plus considérable d'espèces : des centaines d'éricacées (bruyères) et une étonnante variété de protées - les fleurs symboles de l'Afrique du Sud -, divers asters, des lys, des glaïeuls, des géraniées et des orchidées. Les reliefs de moyenne altitude (500 à 1500 mètres ) sont couverts de forêts toujours verdoyantes. Au -dessus de deux mille deux cents mètres, on trouve des pelouses et des landes alpines. En revanche, quasiment aucune végétation ne pousse sur les sommets du Drakensberg, exposés aux intempéries. L'un d'entre eux, le Thabana Ntlenyana, qui se situe sur la frontière entre le Natal et le Lesotho, constitue le point culminant de l'Afrique méridionale ( 3482 mètres).
Aux grandes zones de végétation et de climat correspondent des espaces naturels peuplés d'une faune et d'une flore spécifiques. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les steppes herbeuses et les terrains peu arborés constituèrent les zones de pâturage de troupeaux de buffles, de zèbres et d'antilopes. Ces animaux furent ensuite victimes de plusieurs phénomènes conjugués qui provoquèrent leur disparition : on les chassa pour récupérer leur peau et leurs cornes, et leur habitat fut transformé en terres agricoles, consacré à l'exploitation minière, ou encore utilisé pour bâtir des villes.
Au nombre des richesse du monde animal sud-africain, il faut compter la faune marine, d'une prodigieuse variété d'espèces et de formes, des sardines aux requins, et de petites otaries à fourrure du Cap aux énormes éléphants de mer. Les animaux marins se sont adaptés aux deux grands courants qui longent les côtes sud-africaines : un courant chaud (environ 20 à 25 degrés ) venu de l'est, le courant des Aiguilles, et le courant de Benguela, un courant froid (de 12 à 15 degrés) arrivant de l'ouest. La côte sud, où se mêlent les eaux de ces deux courants marins, constitue un idéal pour la faune marine et, par conséquent, un véritable paradis pour les pêcheurs.
L'Afrique du Sud est un pays riche, car outre ses paysages naturels, elle regorge de ressources minières comme de l'or et les diamants, le platine, le vanadium, le minerai de fer et la houille. Grâce aux ressources de son sous-sol, la République sud-africaine est devenue l'un des pays producteurs de minerais les plus importants au monde. Cette réussite l'a hissée au rang de première puissance industrielle de l'Afrique. Les installations portuaires et les voies de communication sont également sans équivalent dans le continent africain. Mais cette richesse a également généré quelques problèmes : les villes à double visage- celui des quartiers résidentiels des classes moyennes et aisées et celui des baraques en tôle ondulée réservées aux pauvres, dont le développement est incontrôlable - sont dévoreuses d'espace, et le territoire réservé aux animaux sauvages et aux plantes s'amenuise. bien que les zones naturelles protégées représentent environ 7% de la surface du pays et que nombre de fermiers se consacrent désormais à l'élevage et à la protection des animaux sauvages, les préoccupations d'ordre écologique touchent encore très peu la majorité de la population : il est vrai que le caractère épuisable des ressources naturelles n'apparaît pas ici avec autant d'évidence que dans les pays industrialisés d'Europe et qu'aux Etats-Unis.
Jusqu`à présent, des lois sévères de protection de la nature ont assuré par décret la protection des espèces animales ou végétales menacées. Phénomène nouveau, le même débat qui divise dans le monde entier les pays riches et le tiers monde s'est engagé en Afrique du Sud. Il se pose en ces termes : préserver la nature serait s'opposer à la lutte contre la pauvreté par le progrès économique et la garantie de l'accès à la nourriture.
